NOW IN ENGLISH!! I will try to always have the english version following the french one so everyone can read! Enjoy!
La version anglaise suivra le texte francais!
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Sunday, December 12, 2010

C’est chaud en saison fraîche


Ça faisait à peine une semaine que j’étais de retour sur le projet. De 10-15 degrés avec un soleil montréalais resplendissant, je passe au 30-35 degrés avec un soleil centrafricain tout aussi resplendissant, mais beaucoup plus présent par sa chaleur et sa… proximité. Il était à peu près 14h lorsque mon assistant m’approche avec un problème de ressource humaine. En effet, un garde ne pouvait pas se présenter au travail dû à un mal de dents. La marche à suivre étant établie, mon assistant en profite pour m’apprendre sur son pays. Vous savez, me dit-il, j’ai remarqué avec les années que la saison fraîche fait souvent ressortir les maux de dents.

-Mmmm quelle saison, répondis-je en essuyant les quelques gouttes de sueur qui s’était formées sur mon front?

-Mais si, la saison maintenant, c’est la saison fraîche et les gens ont mal aux dents pendant la saison fraîche.

Bon, une chose de plus d’appris! Par contre, la supposée fraîcheur de la saison ne refroidit en aucun cas l’ambiance politique du coin. La ville s’est vidée pour quelques jours, de peur qu’une attaque survienne le jour de l’indépendance du pays. Même nous on a dû diminuer l’équipe pour pouvoir réagir plus rapidement si la chaleur devenait à brûler. Pendant quelques jours c’était tendu. La grande majorité des habitants avait pris fuite dans la brousse. Le vent que la saison « fraîche » apporte faisait soulever le sable des chemins en terre rouge, on se croyait quasiment dans un western version africain, lorsque John Wayne entre dans un village fantôme. Heureusement, la situation s’est améliorée, ou peut-être que la situation si chaude s’est vue refroidie de quelques degrés par cette saison!

Sunday, September 12, 2010

Pillow Talk

- ¿Que passo Judith?
- No sé, no me siento bien.
- ¿Por qué?
- Parce que la vie n’est pas juste. Je suis dans tes bras ce soir dans un lit confortable avec tout ce que j’ai besoin et encore plus. Par contre toute la journée on se promène sur un axe où les villages fantômes se succèdent. L’odeur d’un passé de violence et de traumatismes divers est partout. Les restes de structures de briques tiennent à moitié debout et par-dessus il y a des morceaux de bois brûlé. On peut imaginer les toits de pailles en feu juste en regardant les structures restantes. Personne n’y vit, ils ont tous fuient en brousse il y a des mois, voir des années. Notre travail est de leur apporté des soins, mais dans des circonstances pareils, ils continueront à tomber malade. Ils n’ont pas de toit, pas de protection contre la nature. Ainsi, la malaria se contracte à une vitesse phénoménale et c’est sans parler des maladies de peau, et des divers maux et problèmes autrement minime, mais dans des circonstances pareils, elles se transforment en danger de mort. T’imagine ce que c’est que de vivre dans la brousse? Pas moi, je ne suis pas capable de savoir l’effet que ca peut faire de dormir dans la brousse africaine. Déjà dans notre concession douillette les insectes sont nombreux et varié, dans la brousse ça doit être la folie. Pas de surprise que les enfants comme les adultes ne se rendent même pas compte qu’il y a des mouches sur leur visage ou qui leur tournent autour.
- C’est vrai, c’est étrange de conduire à travers ces villages.
- Il n’y a pas de chèvres, pas d’enfants qui cours te saluer, pas de maman qui prépare le dîner. Dans certains villages il y a un passant, ou quelques personnes qui sont venu faire un tour, mais personne n’est retourné y habité.
- Je les comprends, moi non-plus je ne m’y sentirais pas en sécurité.
- Je sais. Ce n’est pas juste c’est tout.
- Mais au moins on les aide.
- Oui, au moins on les aide. Comme plusieurs ONG apporte leur support dans plusieurs pays différents, avec des problématiques différentes. Es-ce que les choses s’améliorent? Non, ou peut-être dans certains rares endroits, mais en général non. Tout le travail et tous les efforts sont comme un diachylon sur une fracture ouverte; de bonne intention, mais à long terme ca ne règle rien. Mais on remplit notre mandat et bien; on sauve des vies. Plusieurs et à chaque jour.
- C’est pourquoi on a décidé de travailler ici non?
- Oui, j’imagine. Bon, une autre grosse journée demain, je vais m’endormir dans 2 secondes.
- Bonne nuit princesse.

Monday, August 2, 2010

Dive and Drive


Le prédépart pour mes vacances fut plutôt stressant. Les tentions entres les différents rebelles s’intensifiaient ce qui mettait la route vers la capitale incertaine et potentiellement dangereuse. Ensuite l’avion qui fait le trajet entre mon village et la capitale avait des problèmes mécaniques et par-dessus ça mon transit d’une nuit au Kenya pendant la période du référendum (donc une source potentielle de conflits) devait être approuvé par la maison mère à Barcelone. Finalement, je ne sais pas comment, mais je suis parti, une journée en retard, stressée comme jamais, mais heureuse de me diriger vers une plage qu’on dit idyllique.

L’île de Zanzibar est un mélange d’Afrique, d’Asie et de touristes de tous les budgets. Après quelques heures dans la ville de Stone Town j’ai décidé de ne pas me faire chier et d’avoir mon indépendance pendant mes vacances. J’ai donc loué un scooter pour toute la durée de mes vacances. Le lendemain matin, j’ai attaché mon sac à dos à l’arrière du scooter, mis mon ordinateur à mes pieds, j’ai embrayé la moto en première et… j’ai étouffé le moteur! Maintenant je devais garder la moto et mon sac en équilibre en essayant de donner un coup de force pour démarrer la moto avec le pied. Après plusieurs essais et l’impression d’avoir l’air d’une belle touriste cocotte, la moto a démarré et je suis partie vers un village au nord de l’île. Je flottais. Mes bagages sur la moto, le vent sur le visage, les plages blanches, l’océan turquoise, les petits villages de pêcheur et d’agriculteur; tout me semblait enivrant. Les routes sont assez bonnes et après une heure et quart, je suis arrivée à destination; Nungwi. J’ai mon bungalow directement sur la plage et pour les 6 prochains jours mes activités seront de conduire cette petite bête pour voir les plages qui sont plus magnifiques les unes que les autres, plonger, plonger, plonger et boire des jus d’ananas. Drive and dive baby!

Sunday, July 18, 2010

Messieurs J&E

Monsieur E est un « local » et il connait tout le monde. En fait, c'est
impressionnant à quel point il connaît tout le monde. On peut faire une
clinique mobile dans un village des plus reculés et il connaitra des gens et
en profitera pour s'informer de la situation dans le coin. Il travaille pour
notre ONG depuis que le projet a ouvert, il y a 4 ans. Avant il conduisait
de gros camions et faisait de la contrebande. Il n'aimait pas ça, il préfère
travailler pour un organisme droit et il est fier de se conformer aux
nombreuses exigences et lois que nous prônons. Il ne voudrait pas retourner
à la contrebande, vraiment pas. Monsieur E a une terre agricole aussi. Ses
enfants, sa femme et lui se partagent le travail de surveiller les boufs et
de préparer la terre pour y faire pousser du mais et des cacahouètes pendant
la saison des pluies. Après le travail, comme plusieurs autres employés, il
retourne dormir au champ pour tenir la garde. L'autre jour, il était allé
voir sa femme pour l'aider à faire des travaux sur son heure de dîner. Des
rebelles sont passés à quelques dizaines de mètres d'eux. Il a eu le temps
de saisir 3 boufs et de les attacher à un arbre. Les rebelles ne sont pas
arrêtés. On a su par après qu'ils venaient de piller un camion en provenance
de la capitale. Ils n'avaient ni l'espace ni le temps pour autre chose.
Monsieur E les a vus traverser le chemin et continuer leur chemin dans la
brousse. Ils n'étaient pas dangereux pour lui qu'il a dit. Il les
connaissait.

Monsieur J est plus jeune. Il parle beaucoup lorsqu'il est en compagnie d'
expatriés. Il dit que c'est parce qu'il n'a pas beaucoup étudié et qu'il
aime s'exercer à parler en français. Il a toujours trouvé plusieurs façons
différentes d'amener de l'argent à la maison. Monsieur J est un exemple de
système D. Il a su très rapidement qu'être chauffeur ne veut pas seulement
dire conduire la voiture ou le camion, il doit être aussi capable de réparer
et faire la mécanique. Très jeune il passait beaucoup de temps avec des
mécaniciens, des bizouneux, des réparateurs et il posait des questions. Il
les aidait et apprenait. Ses connaissances grandirent rapidement et à ce
jour il continue à s'intéresser à apprendre à tout réparer. Il a une soif d'
apprendre et est toujours disponible pour aider et faire des travaux
demandant une expertise qu'il a acquise dans ses années d'apprenti. Aussi,
il est le premier volontaire pour aider à faire un travail technique, car il
peut apprendre encore plus. Il m'a appris qu'avec un appareil photo on peut
nourrir une famille. Les gens se font prendre en photo, paient une avance et
le photographe fait développer les photos, puis les clients paient le reste
de l'argent à la réception de la photo. Sans électricité, sans ordinateur,
sans écran quelconque, les photos sont encore bien à la mode et avec les
familles éparpillées à la grandeur du pays, on cherche à envoyer des photos
des enfants au père ou à la grand-mère qui se trouve à 2 jours de transport.
Monsieur J a reçu un appareil photo d'une ancienne expatriée retournée en
Europe. Le sourire sur son visage pour le restant de la semaine valait des
millions. Il peut commencer à se faire connaitre en tant que photographe qu'
il me dit.

Monday, July 12, 2010

jude-o-gadget

Ça fait longtemps que je n'ai rien mis sur mon blog. Je suis entrée dans une
routine de travail-dodo-travail. et mon temps de réflexion a diminué en
laissant place à une motivation au travail. la plupart du temps! Cette
motivation a commencé en revenant d'un weekend de repos dans la capitale.
Après avoir décroché pour 4 jours, je suis revenue avec une perspective plus
globale de mes responsabilités et j'ai replongé dans le bain avec entrain.

Depuis que je travaille ici, ça va bien, mais depuis quelques semaines j'ai
l'impression de connaître mieux la mission. Ma confiance en mes
connaissances techniques a aussi augmenté considérablement. Je me suis
promenée avec un tournevis dans la poche arrière de mon jeans et un
multimètre dans les mains pendant plus d'une semaine alors que tous les
générateurs, les inverter et les batteries ont décidé de tester mes
connaissances électriques et mécaniques. en même temps! Comment pouvais-je
connaitre la situation réelle du générateur, mais aussi de l'équipe qui en
prend soin sans regarder chaque parcelle de ce dernier pour comprendre que
souvent, la solution qui a été choisie pour un régler un problème était
temporaire, mais fonctionne temporairement, donc fût oublié, et la roue
tourne et les erreurs s'accumulent. Ça peut être aberrant, ou démoralisant
parfois, mais lorsqu'on voit qu'après une semaine les changements sont
visibles et tangibles, c'est franchement motivant. Donc petit à petit je
commence à utiliser les tournevis, les marteaux et les clefs anglaises. De
générateurs à batteries, et de batteries à petits circuits, mes assistants
et mon équipe demandent mon aide et mon avis plus souvent. Hier, j'ai
atteint le summum de mon ego de mécano lorsqu'on a réparé une lampe
scialytique (je ne savais pas ce que c'était avant la semaine dernière!). Un
brainstorming avec un multimètre, des pinces, quelques tournevis et du
câble. Ça a porté fruit et après 45 minutes, la salle d'accouchement
retrouvait leur lampe.

J'ai quelques fois l'impression que tous les chemins différents et
inattendus que j'ai pris et qui pouvaient paraître comme une perte de temps
ou une expérience sans lendemain convergent vers une application de mes
connaissances acquises depuis les 15 dernières années. De la physique à la
vie communale, de la gestion à la compréhension de différentes cultures, de
la programmation à la construction, tout est utile. Bien sur, ce n'est pas
toujours plaisant et motivant, mais ce sentiment d'être utile et d'améliorer
quelques minimes parties de la logistique (parfois) est suffisent pour me
sentir à ma place. La vie est bien faite des fois! Bien sûr que ce n'est
pas la joie et le bonheur 24-7, mais c'est vraiment un travail qui me plaît
et ce qui est vraiment bien c'est que j'ai toute la latitude pour faire mon
travail comme je le sens. Je fixe mes objectifs en parallèle aux objectifs
de la mission à chaque mois et je m'organise pour les atteindre tout en
accomplissant le jour à jour. Je m'étonne à être vraiment bien dans ce bled
perdu!!

Thursday, June 17, 2010

La traversée

Hier, j'ai traversé un pays. J'ai quitté mon village adoptif, qui se trouve
à une heure des frontières du Chad, pour me rendre à la frontière du RDC, à
Bangui la coquette, capitale de la République centrafricaine.

Après un réveil mouvementé dû à un incident qui est arrivé la nuit passée, à
7 h la sécurité de MSF et la sécurité en général n'étaient pas précaires.
Nous avons donc quitté ce bazar pour traversé le pays à une vitesse variant
de 10 à 60 km/h sur une route de terre rouge parsemée d'étang, de trous, de
piétons et entouré d'arbres et d'herbes longues verts vifs. La vision de
cette route rouge, ce trait rouge à travers le fond vert est impressionnant.
Ce qui l'est encore plus c'est que même après 7 heures de route, le paysage
reste le même, mis à part les 7 motos et 4 camions qu'on a croisés. Donc
après un moment du même paysage, du mal de dos et de fesses, du la trame
sonore variant de craquements de la radio HF au claquement des 6 caisses de
bouteilles vides, je me suis dit que l'avion CICR est après tout, vraiment
plus appréciable! Puis, vers 16 h, alors que j'écoutais « prélude » de
Bonobo, le soleil changea de couleur et plomba face à nous sur les arbres
particulièrement garni et intensément vert. Une dame était sur la route
rouge balançant sur sa tête un immense bol rempli d'articles divers pour
nourrir sa famille et l'image de tout ça en même temps fut franchement
enivrante.

Traverser la République Centrafricaine doit être fait au moins une fois, si
ce n'est que pour réaliser que ce pays est constitué en majorité du même
paysage, de la même végétation et du même dénivelé à la grandeur. Dans le
guide Lonely Planet, on dit que si quelqu'un cherche l'Afrique pure et dure,
c'est en République centrafricaine qu'il la trouvera. Je ne peux qu'être d'
accord.

Monday, May 24, 2010

Rolland Garros

17h30, la foule silencieuse a les yeux rivés sur le coordonnateur qui s'
élance pour un service. De l'autre côté du terrain, la logisticienne
anticipe déjà le parcours de la balle. Il lance la balle dans les airs et au
moment où il s'élance pour le service, un troupeau de bétails ne fait pas
attention aux délimitations du terrain et coupe le terrain pour passer. -
pause - On récupère la balle. C'est reparti. Il lance la balle dans les
airs au dessus de lui, s'élance pour le service, et c'est parti. La balle
traverse le filet et atterrit dans la zone de service. La logisticienne
analyse l'angle de la balle et se place ou la balle devrait aller. Elle se
prépare à renvoyer la balle avec un revers digne des sours Williams lorsque
la balle, comme si elle avait une volonté qui lui appartenait, touche le sol
et change son parcours à 45 degrés et fait son deuxième bond à 3 mètres de
la logisticienne. La foule éclate de rire, la logisticienne aussi. On est
encore à quelques étapes du terrain plat et parfait de Rolland Garros. Le
terrain Kabo se trouve juste en face de la base, dans un endroit dépourvu d'
arbres sur le terrain vague entre la base et le centre de santé. Le terrain
n'est pas nivelé ni très propre. À chaque jour les expats nous attachons le
filet à 2 morceaux de bois bien enfoncé dans la terre (filet de délimitation
en plastic orange avec 2 cordes pour tenir le filet tendu). Nous traçons les
délimitations du terrain avec nos souliers dans la terre tapée. On essaie de
balayer le terrain des branches et des déchets puis avec 2 raquettes de
pieutes qualités on joue quelques 2 heures, jusqu'au coucher du soleil.
Parfois les « ball boys » sont plus motivés que d'autres, mais à chaque fois
on attire les foules. Ils viennent voir les « moujous » jouer à ce jeu
étrange qu'il ne semble pas très bien comprendre. Dans des élans de
distraction, il arrive que les villageois marchent carrément sur le terrain
et que les enfants décident tout à coup de s'assoir à l'intérieur des
délimitations. C'est plutôt drôle et les autres villageois se chargent de
les faire bouger en dehors du terrain.

Avec la qualité du terrain et des raquettes, on retournera chacun chez soi
et la prochaine fois qu'on jouera sur un « vrai » terrain de tennis, on sera
des experts à anticiper la réaction de la balle! Prochaine étape, Rolland
Garros, le vrai!

Sunday, May 16, 2010

C'est bon la pluie

Que c'est bon la pluie.

C'est la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. En
fait, ça fait maintenant plusieurs mois que le soleil plombe sur le sol
rouge et depuis mars-avril, la température grimpe jusqu'à 42-43 °C à l'
ombre. Ma première semaine, je devais prendre plusieurs douches par jour
pour survivre. Ensuite, je commençais à m'y faire, mais vers 15 h, mon corps
arrêtait et j'étais incapable de faire quoi que ce soit pour 5-10 minutes. J
'avais chaud. Puis l'insoutenable passait et la journée continuait. Enfin
vint le premier orage. Ça faisait déjà deux jours que de nombreux éclairs se
faisaient voir au loin. On entendait le tonnerre en sourdine, jusqu'à ce que
la sourdine s'enlève. PATOWF! Un tonnerre plus puissant que je n'ai jamais
vécu avant et le craquement intense de l'énergie au dessus de nos têtes
pouvaient durer plus de 30 secondes. Puis la pluie. Des chaudières et des
piscines d'eau se déversant sous le rythme effréné des craquements de
tonnerre. Il n'y a pas un pays industrialisé où j'ai entendu un tonnerre d'
une puissance pareille. Donc sous la bagotte, je voyais les éclairs qui
donnaient l'impression de se bagarrer pour pouvoir avoir leur partie du
ciel, le sol rouge qui se remplissait d'eau à vue d'oil, les immenses arbres
dont les manguiers qui laissaient tomber leurs mangues sous la pression des
jets d'eau venant du ciel et le tout sous une cacophonie de grondements et
de craquements incessants. Petite prise de conscience : je suis dans une
petite place isolée et loin en plein milieu de l'Afrique. Impressionnant
quand même!

La meilleure chose après ce spectacle grandiose, c'est que le thermomètre
affichait un bon 10-15 degrés de moins. Je me rappelle m'être dit : « c'est
bon, la pluie a commencé, la température ira à la baisse maintenant ». Le
lendemain matin un soleil dans toute sa forme meublait le ciel vide de nuage
et le thermomètre afficha 45 cette journée!! Trois semaines plus tard, après
une soirée avec aucun souffle de vent, aussi minime soit-il, une chaleur
insoutenable se fait sentir. Heureusement, en me fiant aux bruits et
tremblements, le ciel semble s'être fendu et je crois que la pluie arrivera
directement de l'au-delà aujourd'hui!

Différences

J'ai déjà dit à quelques reprises que mon adaptation à l'Afrique s'était
bien passée. Ce n'est pas que je ne remarquais pas les différences, mais
plutôt que les différences ne me choquaient pas je ne les voyais pas comme
différences. Ça doit être un moyen de me protéger que j'ai acquis avec les
années, un genre de réaction d'autruche. Par contre, il y a une chose ici
qui m'a « choquée » et à laquelle je ne m'habitue pas; les cochons. Sous la
bagotte, l'endroit ou on mange, parle et relax, on peut entendre les cochons
de l'autre côté de la clôture en sarigani (genre de paille-bois tressé). Le
son si gracieux (not) qu'émettent ces bêtes à 3-4 mètres d'où nous sommes
assis nous fait souvent sursauter le soir. Dans la rue et dans les sentiers,
les cochons sont partout. Dans plusieurs pays, les cochons sauvages sont
extrêmement dangereux et c'est peut-être avec cette idée en tête que même
après un mois, à chaque fois que j'en croise un, le cour m'arrête pour une
seconde et la méfiance se fait sentir. C'est étrange, tout peut être vu
comme « normal »; la manque d'électricité, le paysage, les maisons en
briques et en paille, mais les cochons, non.

Une fois la routine installée et que je suis bien établie, je repasse les
différences une par une dans mes moments de pause. Il y a les arbres vert et
garni qui poussent dans une terre qui semble n'être rien d'autre que du
sable et de la poussière bien condensés. Il y a aussi les flamboyants. ces
arbres immenses aux fleurs rouges qui surplombent une partie de la
concession et le terrain en face de la base. Il y a tous ces papillons de
formes et couleurs différentes et bien sur l'éventail d'insectes de
minuscule à immense (10cm). Même si je n'en ai pas encore vu, la population
de serpents se fait sentir et de plus en plus de victimes de morsure de
serpent se présentent au centre de santé. Sinon, il y a cette chaleur que j'
ignorais obstinément, mais après un mois elle surgit dans mon esprit comme
une incongruité à ma réalité montréalaise. Certains jours le vent souffle et
c'est franchement agréable. D'autres jours, lorsque l'air est stagnant, je
ne peux me sentir ailleurs qu'au centre de l'Afrique, à des milliers de
kilomètres de ma mère patrie. Cette impression se renforce lorsque l'équipe
va se promener le soir vers 17h. On marche dans la rue et c'est comme le
spectacle pour tous. « Attention attention, les 'moujou' sont en cavale »!
Disons qu'on détone avec notre peau blanche et nos cheveux clairs. On
détonne tellement que les très jeunes enfants pleurent de peur si on les
regarde trop longtemps! Heureusement que les plus vieux n'ont surtout pas ce
problème et se font un plaisir de nous saluer et de nous serrer la pince!

C'est avec les différences qu'on crée une variété, n'est-ce pas!

Sunday, May 9, 2010

Pick Palu

Pick Palu

Lorsque j'entendais parler du paludisme (la malaria), je le voyais comme une
maladie très grave et je pensais qu'à partir du moment où il est contracté
la personne se trouve déjà en danger de mort. J'ai appris qu'en effet, le
paludisme est une maladie grave, mais lorsque traiter avec l'arrivé des
premiers symptômes (mal de tête, douleur musculaire et fièvre) il peut être
traité à l'intérieur de 24 heures. Surprenant quand même. Juste la semaine
dernière, trois staff ont eu le palu et ont dû manquer le travail pour une
journée. Par contre, la malaria semble frapper plus fort pour les expats
(blancs vivant dans un monde aseptisé), ce pour quoi la plupart prennent un
médicament de prévention.

Ça, c'est dans le meilleur des cas. L'hôpital est à côté du bureau. Aussitôt
que tu ne te sens pas bien, tes collègues et supérieurs t'empressent d'aller
te faire examiner et si c'est positif, vite à la maison pour se reposer avec
les médicaments adéquats pour te soigner. Même pour les villageois ici, l'
hôpital est proche, les médicaments gratuits et la sensibilisation se fait
de façon régulière depuis environ quatre ans. Je ne doute pas qu'ils
attendent surement une journée de plus quand même parce qu'ils sont aux
champs ou leur travail ne peut simplement pas se passer d'eux. Mais quand
même, les gens savent que plus t'attends pire c'est.

Ensuite, de mon coté, je pense aux habitants qui vivent sur les différents
axes. La sensibilisation couvre quand même la plupart des axes, mais si la
maman de 5 enfants tombe malade et qu'elle vie à 20-30km du poste de santé
le plus proche, c'est une autre paire de manche. Le matin elle et son
nouveau né sur le dos partent pour une demi-journée de marche avec la
fièvre, les douleurs musculaires et le mal de tête pour se faire soigner. Ce
n'est pas difficile de voir qu'il est possible que cette femme se repose à
la maison et que la maladie s'empire rapidement.

Tout le monde ici parle du pick palu. On se prépare pour le pick palu et
tels sont les estimés pour le pick palu et l'an dernier le pick palu est
arrivé à telle date. Il semble qu'à partir du début de la saison des pluies,
les cas de paludisme augmentent jusqu'à un point dans le temps ou l'
augmentation est intensifiée pour une courte période pour ensuite
redescendre. C'est le pick palu. L'an passé il paraît qu'il est survenu en
juillet. Cette année on ne sait pas, mais il frappera c'est sur.

Saturday, May 1, 2010

Distribution NFI

Lundi matin 5 h 30. La sonnerie se fait tranquillement entendre et en l'
instant d'une seconde j'énumère déjà tout ce qu'il faut que prépare pour le
contrôle de la population de déplacés. Ce contrôle se fait pour vérifier les
listes des familles que les chefs de village nous ont remises afin de leur
remettre des kits NFI (non-foods items). Ces kits sont constitués d'une «
bash », de matériel de cuisine de base, de moustiquaire, de savon et de
couverture. Nous avons déchargé le camion venant de la capitale samedi. Il y
avait les NFI de MSF et ceux que UNICEF nous a donnés. Des biens pour plus
de 550 kits. Il nous a fallu plus de trois heures et 6 hommes pour tout
décharger et tout comptabiliser. En même temps, une voiture amenait les
hommes déplacés dans la forêt pour leur permettre de couper le bois
nécessaire pour bâtir la structure de leur abri. Le dimanche, on commençait
à monter les kits. Les dimanches sont habituellement congés pour tous, mais
pas ce dimanche-là. Donc lundi matin je me lève et m'assure que tout est
prêt, tout est chargé dans la voiture et toute l'équipe y est. Je donne mon
briefing au magasinier qui supervisera les journaliers qui continuent à
monter les kits et je parle aux chauffeurs qui s'en vont en périphérie. Le
niveau de stress est encore bon.

Arrivés sur le site où le contrôle se tiendra (sous un gros arbre), des
employés ont commencé à délimiter la zone de contrôle à l'aide de ruban
rouge et blanc. Le premier village à contrôler compte environ 1400
personnes. 10 lignes avec 10 tables et 10 personnes qui contrôleront la
liste de ménage famille par famille. De mon côté, je fais mon briefing et je
fais le tour des 14 employés pour m'assurer que chacun connaît son rôle. La
population commence à arriver et à se rassembler dans l'ombre de l'arbre.
Lorsque toute la population du premier village est arrivée, on les fait
traverser dans la zone balisée pour commencer le contrôle. 1400 personnes c'
est beaucoup! Tout s'est bien passé et pour faire les 5 autres villages nous
pouvions diminuer de moitié notre chaîne de contrôle vu la population moins
nombreuse des autres villages. J'étais entourée de familles africaines. D'un
côté les familles qui passaient le contrôle et de l'autre les familles qui
attendaient leur tour. Plus de 2500 personnes rassemblées dans l'ombre d'un
arbre. C'était sans contredit une des expériences les plus culturellement
éloignées de ma réalité montréalaise!

Le lendemain, on commençait la distribution. Chaque famille avait reçu un
ticket lors du contrôle. Ça lui permettait de recevoir un ou deux kits,
dépendamment de la grosseur de sa famille. Le coordonnateur terrain et moi
nous sommes rendus sur le site des déplacés et avec l'aide de 2 employés
MSF, des chefs de villages et de voitures MSF, nous avons fait le tour des
structures déjà construites pour leur distribuer les biens nécessaires à
leur vie quotidienne. Dès le premier kit donné je suais déjà et cette
distribution s'est passé sous le soleil infatigable le la République
Centrafricaine pendant l'une des journées les plus chaudes que j'ai jamais
expérimentées. À 13h j'étais brûlée (littéralement) et j'ai dû laisser le
coordonnateur terminer le village que j'avais débuté. Le lendemain à 11 h
tous les villages avaient reçu leurs NFI et nous sommes revenus à la base
pour continuer le travail régulier.

En tant que logisticien, c'est plutôt rare que nous ayons la chance d'être
directement avec la population. En général, les médecins et les infirmières
travaillent à l'hôpital et traitent les patients alors que les logisticiens
sont à la base et organisent toute la logistique pour que ces sauveurs de
vies puissent faire leur travail. Inutile de dire que l'expérience de la
distribution fut agréable et très enrichissante tant au niveau professionnel
que personnel.

Friday, April 23, 2010

Des pagnes et des mangues

Les pagnes

À Montréal on voit tous ces Africains vêtis de vêtements colorés aux motifs
imposants et quelques-uns d'entre nous se demande pourquoi ils tiennent à
porter de choses pareilles. Je me suis moi-même fait le commentaire quelques
fois. Dans cette même mentalité occidentale, je suis arrivée ici en voyant
tous ces motifs et ces robes extravagantes en me disant que je vais
peut-être comprendre un jour. Après 2 jours c'est comme si je ne les voyais
plus. en-t-k plus de la même manière. Les pagnes sont ces morceaux de tissus
peints à l'aide de cire pour faire ces motifs. Plus il y a de motifs et de
détails, plus il a fallu de temps pour confectionner de tels morceaux de
tissus. Mon dernier jour à Bangui, nous sommes allés au marché, car ma
collègue voulait des pagnes. Et bien je me suis laissé emporter et j'ai moi
aussi acheté une pagne (quand même la plus sobre qu'il y avait!!). Sur le
chemin du retour, je regardais toutes les femmes pour avoir une idée ou une
inspiration pour le design d'une robe. Je ne voyais plus les pagnes comme
quelque chose d'étrange, mais plus comme une ouvre et parfois même une ouvre
de goût. Bon, je ne me ferai pas confectionner une robe typiquement
africaine, je crois que même avec la pagne la plus africaine et la coupe la
plus typique, je ne risque pas de passé pour une africaine!! Mais ici, j'
apprécie de plus en plus cette partie de la culture.

Les mangues

C'est la saison des mangues. Les manguiers sont nombreux et les arbres sont
très hauts. Tout le monde mange des mangues continuellement et dans les «
rues » il y a plus de noyaux de mangues séchés que de quoi que ce soit d'
autre. Chaque mangue tient au bout d'une tige et lorsqu'il vente, les plus
mûres tombent par terre. C'est relativement dangereux lorsqu'on pense que
certains arbres font plus de 20 mètres de haut!

Dans le centre de santé, on se prépare pour la saison du paludisme (malaria)
qui arrivera avec la saison des pluies. Mais avant cette saison, il y a la
saison des mangues. Les enfants très habiles grimpent parfois à des hauteurs
incroyables pour aller chercher les mangues et malheureusement, quelques
fois, manquent la branche et tombent. Il y a une sérieuse augmentation du
taux de blessure du aux chutes. Je n'aurais pas pensé que les mangues
pourraient être vues comme un tel problème!

Saturday, April 17, 2010

Bangui la coquette




J’y suis!

Un beau 40-45 degrés bien humide m’attendait dans la capitale. On me dit qu’à Kabo, mon projet, il fait plus chaud, mais moins humide.

Tout s’est bien passé. Gaëlle, l’agente de voyage m’attendait à la sortie, mes bagages étaient tous là et j’ai passé les 2 lignes de douane (ligne, c’est un bien grand mot!) en quelques minutes. C’est comme si j’étais dans ma zone de confort. Un aéroport désorganisé, trop de gens dans une petite pièce, une chaleur très présente; un chaos familier. On m’a conduit à la maison des expats et quoique trop simple, je n’étais encore pas choquée. Zone de confort. Les insectes, les geckos, les moustiquaires au dessus des lits, la douche froide (très appréciée), tout me semblait familier. Il n’y a que la terre rouge. Les rues en terre tapée, les terrains, partout cette terre rouge et sec. Je ne peux m’empêcher de penser au film « blood diamands » où il dit que la couleur de la terre est due à la quantité de sang qui s’y est versé. C’est mon petit coté mélodramatique. Mais ici, les gens sont relax, polis. Je ne me sens vraiment pas en danger dans la capitale et je crois qu’il en sera de même à Kabo. Toute la population aime et respecte le travail de MSF.

La saison des pluies commence tranquillement et hier dans la nuit, un tonnerre d’une force à faire trembler mon lit (vraiment) m’a réveillé. J’écoutais la pluie et je crois que ce n’était pas des gouttes, mais bien une chute qui est tombé du ciel. J’avais l’impression que la maison, quoique construite solidement en béton, allait partir dans le courant. J’étais quand même contente puisque je me disais que la pluie allait faire baisser la température. Et bien non, pas du tout. Il faisait aussi chaud, sinon plus, mais surtout plus humide. À 8h les routes étaient sèches et le soleil plombait.

Bangui la coquette.

C’est ce qui est écrit dans la colline à la façon Hollywoodienne. Les matins, je marche au bureau pour mes briefings et les rencontres avec tous les logisticiens des autres projets (j’ai tombé sur la semaine où tous les logisticiens sont descendus à la capitale pour parler de tous les aspects de la logistique… super pour ma formation). Sur la rue en terre rouge, entourée d’arbres verts, les gens (surtout les enfants) me disent bonjour. La rue longe un terrain d’herbe et de l’autre coté du terrain il y a l’immense stade de la ville. Juste à coté de la maison, il y a un très gros arbre aux fleurs rouges. Il est magnifique. Ils l'appellent Le Flamboyant!









Je parts dans 2 jours pour 6 semaines à Kabo. Puis un long weekend de repos à la capitale.

Lets get to work!