SCRATCH, CRAC, PING, BONG SCRATCH, CLACK, SCRACH.
C’est le matin et les corbeaux nous le font savoir. À la première lumière, ces grands oiseaux noirs au regard pénétrant se précipitent sur les toits en tôles. Certains disent que ces bêtes font partie des animaux les plus intelligents de ce monde. Alors, comment ce fait-il qu’ils n’ont pas compris que les toits en tôles ne contiennent pas les mêmes insectes et verres que les toits en pailles et en feuille? En ouvrant les yeux, mon regard tombe sur une espèce d’araignée/insecte qui a donné la vie sur la moustiquaire, juste au-dessus de moi.
Bon, à la douche. Entre les papillons de nuit morts de toutes les tailles se trouvent mes bouteilles de savons. Je dois enlever les 2 toutes petites bibittes qui se sont logées dans mon éponge et je suis prête à me laver. Enfin propre, on prend le petit dej. En ouvrant le garde-manger, je vois une petite bête qui se sauve entre les cracs. Le reste du matin se passe sans plus de rencontre autre qu’humaine.
Pendant la réunion du matin, une chèvre (qu’on mangera quelques jours plus tard) marche calmement au milieu du cercle en recherche de poubelles quelconque à manger. La journée se passe en courant d’un côté et de l’autre et le soir venu, lorsque l’obscurité arrive tranquillement, 3 petits poulets entrent dans mon bureau dans l’espoir d’y rester pour passer la nuit. Parenthèse : c’est vraiment con un poulet. Mais vraiment! On peut courir après en criant, ils ne courent pas pour se cacher, on peut leur lancer des trucs systématiquement lorsqu’ils essaient d’entrer dans la maison et ils continueront à essayer d’y entrer toute la journée. Par contre, si on marche à côté en silence en se dirigeant vers un endroit précis, ils s’éloignent en courant et en criant comme des… poulets!
Je me couche très tôt ici, donc la nuit, souvent, l’appelle de la toilette se fait sentir. En traversant la maison, à quelque reprise, je suis tombée face à face à une souris qui s’en donnait cœur joie dans les restes de nourriture du souper ou les miettes sur le sol(bon, c’est comme une souris, mais un peu plus gros, avec les oreilles un peu moins rondes et le museau un peu plus pointu, mais je préfère continuer à les appeler « souris »).
Pour terminer, je me trouve au milieu des montagnes, juste à côté d’un parc national où vivent des gorilles et autres singes. Tout au long de la journée, je vois des papillons et des oiseaux plus colorés les uns que les autres.
Ceux et celles qui me connaissent et ont voyagé avec moi savent à quel point j’ai fait du chemin. Je sursaute et lâche un petit cri de fifille de temps en temps, mais sérieusement, qui ne le ferait pas! Malgré toutes ces bêtes, rassurez-vous, la maison est propre. On nettoie les planchers chaque jour, lavent les tables et comptoir plusieurs fois par jour, mais dans un endroit si fertile, je crois qu’on ne peut juste pas vivre sans ces colocataires forcés!