NOW IN ENGLISH!! I will try to always have the english version following the french one so everyone can read! Enjoy!
La version anglaise suivra le texte francais!
NOW IN ENGLISH!! I will try to always have the english version following the french one so everyone can read! Enjoy!

La version anglaise suivra le texte francais!

Sunday, September 18, 2011

Nous on prend notre vie pour aquis

Entre 1000 et 1800 personnes sont arrivées chaque jour pendant plus de 2 mois. Chaque jour, toutes ces personnes arrivaient après avoir marché pendant des jours et des jours en ayant quitté leur foyer après avoir attendu la saison des pluies qui n’est jamais arrivée. Ils ont quitté leur foyer parce qu’ils étaient incapables de nourrir leur famille avec la terre aride et sèche qui les entourait. Quitter pour aller vers une rumeur d’un camp où ils pourraient être mieux… « mieux »… ça ne veut pas dire « bien » ça, « mieux »…

Chaque jour, ces milliers de gens arrivent dans un camp de transit. De là, ils sont assignés à un autre camp; 5 ou 6 camps au total. Plusieurs arrivent en très mauvais état. Les enfants sont enregistrés dans le programme de malnutrition par centaine chaque jour. Plusieurs d’entre eux arrivent trop tard. Pendant plus de 6 semaines, ce programme de malnutrition était la seule aide que les réfugiés trouvaient. Des milliers et des milliers de personnes, sans rien, ni toit, ni bash, ni marmite pour cuisiner, ni nourriture pour s’occuper de sa famille, rien. Pas surprenant que les enfants soient « partagés » (plus d’un adulte enregistre un même enfant malnourrit dans le programme de malnutrition pour avoir plusieurs rations de nourriture et plus d’une mini-couverture pour enfant). Au début, chaque enfant recevait aussi les vaccins essentiels, mais le débit de réfugié est devenu trop grand et on ne pouvait pas vacciner tous les enfants. D’un coté, c’est une bonne chose, car tous ces enfants « partagés » pour recevoir plus de nourriture ne reçoivent pas systématiquement 3-4 ou même 5 doses, qui, en soit, peut être dangereux.

Près d’une trentaine d’expat et plus de 200 staff nationaux travaillent pour une section à essayer de faire de leur mieux pour le programme de malnutrition. Ils habitent sur une concession où l’équipe d’avant, une équipe de 80 personnes, se sentait entassée. La qualité de vie est exécrable, et le travail interminable, et chaque jour, des dizaines et des dizaines d’enfants meurent, la plupart d’avoir trop tardé à arrivé dans le programme.

Tout ça se passe à quelque 700km de mon projet. C’est la même mission, mais ici, nous n’avons ni sécheresse, ni famine, ni mouvements de population. Ici, les enfants sont aussi « partagés » dans notre programme de malnutrition, mais ici, c’est pour vendre la nourriture sur le marché. Les mères sous-nourrissent leurs enfants pour qu’ils aient moins qu’un certain poids afin d’obtenir les rations et les vendre. Ces enfants, eux, reçoivent plus d’un vaccin. Heureusement, l’infirmière responsable du programme a trouvé plus d’une solution afin de trouver ces enfants « partagés » et de s’assurer que 1) ils mangent ce qui leur est donné comme nourriture, et 2) chaque enfant n’a qu’un dossier. Notre programme est passé de plus de 1000 enfants à 350 enfants. Sur ces 350, on estime à 150 le nombre qui est malnourrit par leur mère pour être dans le programme.

Ici ce ne sont pas les ébats de mère nature qui touche la population, se sont les désirs d’un drôle de gouvernement. Ce dernier a créé une force spéciale pour combattre les rebels dans la régions. Quelques 40 000 personnes sont embauchées pour trouver et combattre ce groupe armé. Ils n’ont ni structure hiérarchique claire, ni règle à suivre. La semaine dernière, ils ont vu 2 rebels dans un village. Ils les ont tué, on rassemblé 10 personnes aléatoirement et les ont pendu. C’est ce qu’ils font, partout dans les villages en brousse. Le règne de la terreur est partout en brousse. Cette tactique de dissuasion a pour but de minimiser le support aux rebels. C’était la même chose en Amérique du Sud dans les années 70 et dans des dizaines et des dizaines de pays (surtout de l’Afrique), mais cette tactique de dissuasion donne la plupart du temps les résultats contraire.

Nous appelons notre projet « l’enfer ». On dit que les ânes gémissent et émettent un son incroyable lorsqu’ils voient le démon, car ils peuvent voir le démon, eux. Ici, les ânes gémissent continuellement.